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Divorce pour faute adultère : L’adultère est-il encore une faute en droit français ?
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Divorce pour faute adultère
Définition juridique de l’adultère
Le dictionnaire définit l’adultère comme le « fait d’avoir volontairement des rapports sexuels avec une personne autre que son conjoint ». Pour autant, dans le mariage, l’infidélité peut être définie comme le fait d’entretenir avec une autre personne que son époux une relation intime. On le voit, l’infidélité est une notion plus large que celle d’adultère puisque l’infidélité peut être sexuelle, sentimentale, mais aussi intellectuelle.
Regards sur l’infidélité
En France, en 2022, 46 % des hommes avouent avoir déjà été infidèles, contre 38 % des femmes.
La fidélité n’est donc pas un comportement naturel pour l’Homme, mais plutôt un choix sociétal, juridique, religieux, ou tout simplement personnel.
Tantôt la religion, le Code civil, le regard des autres ou même votre propre culpabilité vous dit que « l’infidélité, c’est mal ». Tantôt les publicités, votre entourage, la jurisprudence normalisent l’infidélité. Et vous ne culpabilisez même pas d’avoir rencontré quelqu’un car vous vous sentez bien, en accord avec vous-même.
Comment s’y retrouver au milieu de ces deux mouvements contradictoires ? Selon notre expérience, vous trouverez des éléments de réponse dans les thématiques suivantes : respect de vous-même, l’honnêteté vis-à-vis de l’autre, connaissance de vous-même.
Changer sa vision de l’infidélité ?
D’après notre expérience d’avocat, ce qui fait qu’une infidélité est plus ou moins bien vécue est l’approche qu’en a la personne trompée, son degré de maturité, la connaissance qu’elle a d’elle-même, le regard des autres.
Le plus souvent, la personne trompée se place en position de victime quand celui qui a trompé est perçu comme le « méchant ».
Hors, selon nous, et sauf infidélité pathologique, l’infidélité ne devrait pas être appréhendée selon une vision manichéenne. Dans une relation, chacun des époux, des partenaires, des concubins est responsable de la qualité de la relation. Si l’un va voir ailleurs, c’est qu’il n’est pas satisfait. Et cela va bien au-delà d’une approche sexuelle.
En acceptant votre part de responsabilité, en comprenant l’autre, vous donnez une chance à votre couple. Et quand on a une famille, cela vaut le coup.
Besoin de conseils ?
Notre cabinet est régulièrement confronté aux difficultés juridiques liées à l’adultère et à l’infidélité. Si vous avez besoin de conseils juridiques, nous sommes disponibles pour répondre à vos interrogations.
Nous pourrons vous proposer un rendez-vous dans un délai de 24 à 48 heures au cabinet ou bien en visio-conférence.
divorce pour faute adultère
Le contenu du devoir de fidélité
Existe-t-il un devoir de fidélité pour toute personne étant en couple ?
Non !
Le devoir de fidélité doit être compris comme étant une obligation légale. Autrement dit, s’il n’est pas respecté, cela peut avoir des conséquences juridiques.
Le devoir de fidélité doit donc être distingué de l’obligation morale de fidélité. Or, cette obligation morale, bien qu’elle soit fréquente, n’existe pas chez tous les couples. Preuve en est que nous rencontrons régulièrement des couples polyamoureux qui ont fait le choix de définir, eux-mêmes, les contours de la fidélité.
Existe-t-il un devoir de fidélité entre les concubins?
Non !
Il n’existe pas de devoir de fidélité entre les concubins (personnes qui ne sont ni mariées ni pacsées mais qui vivent en couple). S’il peut exister une obligation morale de fidélité, l’infidélité d’un concubin sera dépourvue de conséquence juridique.
Autrement dit, un concubin ne pourra pas obtenir réparation en cas d’infidélité de l’autre.
Existe-t-il un devoir de fidélité entre les partenaires (PACS) ?
Non !
Le devoir de fidélité n’est pas explicitement imposé par les articles du Code civil relatifs au PACS.
Néanmoins, en 2002 le tribunal de grande instance de Lille avait dégagé de l’obligation d’exécuter loyalement tout contrat (Article 1104 nouveau du Code civil) un devoir de fidélité. Comme le PACS est un contrat, en vertu de cet article, selon cette juridiction, un devoir de fidélité s’imposerait aux époux (TGI Lille, 5 juin 2002).
Cette interprétation n’a pas été retenue par la suite. En effet, à plusieurs reprises, les tribunaux ont souligné que le devoir de fidélité n’est légalement imposé que dans le mariage (Montpellier, 4 janvier 2011 ; Rennes, 5 mai 2015).
Quelle serait la sanction de l’irrespect du devoir de fidélité si celui-ci existait entre partenaires ?
La responsabilité contractuelle de la personne ayant méconnu le devoir.
En effet, comme le PACS est un contrat, la méconnaissance de ce devoir pourrait, sur le fondement de l’article 1231-1 du Code civil, entraîner la responsabilité contractuelle de son auteur.
Existe-t-il un devoir de fidélité entre les époux ?
Oui !
Le devoir de fidélité figure à l’article 212 du Code civil. Les époux, c’est-à-dire les personnes mariées, se doivent fidélité. En cas d’irrespect du devoir de fidélité, l’époux infidèle pourra être sanctionné. En pratique, la sanction est le plus souvent très faible.
Les époux peuvent-ils prévoir de déroger au devoir de fidélité, notamment dans leur contrat de mariage ?
Non !
L’article 212 du Code civil est un article du régime primaire : il est d’ordre public. Cela veut dire qu’il est impossible d’y déroger par le biais d’une convention.
Néanmoins, la jurisprudence a pu accepter de faire produire des effets au « pacte de liberté ».
Ce pacte est un pacte conclu entre les époux pour se permettre de déroger au devoir de fidélité. Cela n’est en principe pas possible comme ce devoir est d’ordre public, mais les juges ont pu admettre ce pacte afin de faire perdre à l’adultère tout caractère injurieux (Civ. 2ème, 4 juil. 1973), ou encore pour retenir l’adultère d’un époux séparé de fait car aucun pacte de liberté n’avait été conclu (CA Grenoble, 3 mai 2000).
Cela témoigne d’un assouplissement du devoir de fidélité même si le principe demeure la nullité de ce type de convention.
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Le contenu du devoir de fidélité : …Suite
Quelles sont les types d’infidélité ?
Les époux se doivent fidélité, ils ne doivent donc pas se rendre coupables de certains comportements.
La jurisprudence a pu retenir plusieurs types d’infidélité :
- L’adultère : l’époux a eu, avec un tiers, des relations sexuelles (Civ. 2ème, 23 avr. 1980). Les époux se doivent donc d’être sexuellement fidèles.
- L’infidélité morale : le fait d’entretenir une relation ambiguë avec une autre personne que son conjoint. À titre d’exemple, c’est le fait, pour une femme mariée, de discuter sur les réseaux sociaux avec d’autres hommes que son mari, et d’envoyer des messages à connotation sexuelle, ainsi que des photos d’elle (Civ. 1ère, 30 avril 2014).
- L’infidélité intellectuelle : le fait d’avoir une relation affective, purement platonique, avec une tierce personne (Paris, 13 févr. 1986).
Jusqu’à quand est dû le devoir de fidélité ?
En principe, le devoir de fidélité demeure tant que le mariage existe. En théorie donc, il incombe aux époux durant la procédure de divorce. Une personne séparée de fait mais non divorcée ayant une relation avec un tiers violerait donc son devoir de fidélité (Civ. 2ème, 3 mai 1995).
Néanmoins, la jurisprudence reconnait de façon quasi-systématique que l’adultère commis après l’ordonnance de non-conciliation n’est pas de nature à pouvoir entraîner un divorce pour faute, car il perd son caractère de gravité (Civ. 1ère, 30 mars 2004 ; Civ. 1ère, 11 mars 2009).
Quelle est la différence entre l’adultère et l’infidélité ?
L’adultère renvoie au fait d’avoir des relations sexuelles avec une autre personne que son époux ou que son épouse.
L’infidélité est un terme plus large, et qui renvoie au fait d’entretenir une relation amoureuse, intime avec un tiers. L’infidélité n’implique pas nécessairement de relations sexuelles.
Le devoir de fidélité s’est-il assoupli ?
Oui !
L’infidélité fait l’objet d’une sanction moins sévère qu’autrefois. Il y a quelques années encore, dès que l’infidélité était constatée, son auteur était sanctionné juridiquement. Ce n’est désormais plus le cas. Les juges admettent que, compte tenu des circonstances, l’infidélité, et plus particulièrement l’adultère, peut ne pas présenter le caractère de gravité exigé. Les juges prennent de plus en plus en compte les circonstances d’espèce.
De nombreuses jurisprudences récentes en témoignent.
N’a pas le caractère de gravité requis :
- L’adultère du mari ayant duré plus de deux ans dont l’épouse a eu connaissance rapidement sans réagir (Civ. 2ème, 22 nov. 2005) ;
- L’adultère du mari alors que le couple avait pour habitude d’avoir des pratiques sexuelles impliquant plusieurs partenaires (Pau, 6 févr. 2006 ; Chambéry, 4 févr. 2014) ;
- L’adultère de l’épouse qui a eu un enfant avec un tiers, dès lors que le mari refusait d’avoir un enfant, ceci ne relevant pas d’un choix des époux (Civ. 1ère, 20 nov. 2013) ;
- L’adultère commis postérieurement à l’ordonnance de non-conciliation (Civ. 1ère, 30 mars 2004 ; Civ. 1ère, 11 mars 2009) ;
- La révélation médiatique de l’infidélité d’un époux n’est plus, à elle seule, de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération (Civ. 1ère, 17 déc. 2015) ;
- L’amant ou l’amante d’un époux décédé à la suite d’un accident peut prétendre à des dommages et intérêts de la part du responsable de cet accident (Crim., 19 juin 1975) ;
- La promotion publicitaire d’un site internet pour personnes mariées n’est pas contraire au devoir de fidélité existant pour les époux, au nom de la liberté d’expression (Civ. 1ère, 16 décembre 2020, dit « arrêt Gleeden ») ;
La situation particulière du couple peut-elle renforcer le caractère de gravité de l’infidélité ?
Oui !
La situation des époux, c’est-à-dire les circonstances, est prise en compte par les juges du fond afin de voir si ces écarts de conduite sont suffisamment graves pour constituer un manquement fautif au devoir de fidélité́.
À titre d’exemple, le fait que l’adultère soit commis par l’époux pendant la grossesse de sa femme renforce le caractère de gravité (Bourges, 8 nov. 1994).
De même, le fait que l’adultère de l’épouse soit commis avec un ami intime du couple constitue une injure grave, et permet à l’époux de révoquer la donation faire entre époux (Civ. 1ère, 25 oct. 2017).
Pourquoi le devoir de fidélité s’est-il assoupli ?
Un tel assouplissement s’explique par l’évolution des mœurs, et notamment l’éloignement du juridique de la doctrine catholique.
En effet, cette obligation de fidélité incombant aux époux est liée au caractère monogamique du mariage, principe qui nous vient du droit romain et de la conception canonique du mariage.
Comme l’infidélité, et plus particulièrement l’adultère, n’est plus considérée comme portant atteinte aux intérêts de la société, on admet une sanction moins systématique car cela relève plus du domaine privé.
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Les sanctions du devoir de fidélité
Peut-on être condamné pénalement pour violation du devoir de fidélité ?
Non !
L’infidélité n’est plus pénalement sanctionnée depuis la loi du 11 juillet 1975.
Avant cette loi, l’adultère était un délit pénal. Celui de la femme était plus sévèrement sanctionné que celui de l’homme. En effet, celle-ci pouvait risquer jusqu’à 2 ans d’emprisonnement, alors que l’homme ne s’exposait qu’à une simple amende. Cela était justifié par le fait que celle-ci risquait de mettre au monde un « enfant bâtard ».
La bigamie, c’est-à-dire le fait pour une personne de contracter mariage avec deux personnes différentes, est quant à elle toujours sanctionnée (Article 433-20 du Code pénal).
Peut-on être condamné à une sanction financière en cas d’infidélité ?
Oui !
S’il n’est plus possible d’être condamné à une amende pénale, la condamnation financière peut intervenir par le biais de dommages et intérêts. En effet, l’époux infidèle pourra engager sa responsabilité extra-contractuelle sur le fondement de l’article 1240 du Code civil, pour réparation du préjudice moral subi.
Il s’agit d’une sanction civile. Mais en pratique, les dommages et intérêts sont très faibles, voire inexistants.
L’infidélité peut-elle être une cause de révocation des donations ?
Oui !
La Cour de cassation admet que le fait pour un époux d’avoir été infidèle peut justifier la révocation d’une donation faite entre époux pour cause d’ingratitude (Article 957 du Code civil), (Civ. 1ère, 19 mars 1985 ; Civ. 1ère, 25 oct. 2017).
En cas d’infidélité le divorce sera-t-il systématiquement prononcé ?
Non !
Depuis la loi du 11 juillet 1975 l’infidélité n’est plus une cause péremptoire de divorce, c’est-à-dire que l’infidélité d’un époux ne débouchera pas systématiquement sur le prononcé d’un divorce pour faute.
Le juge doit donc, avant de prononcer un divorce pour faute, apprécier si l’infidélité du conjoint revêt un caractère de gravité suffisant. À titre d’exemple, le fait que l’adultère soit commis avec un ami proche du couple est de nature à retenir un caractère de particulière gravité.
Il est aussi possible de demander une séparation de corps pour faute. Cela est notamment envisagé quand on souhaite se séparer sans pour autant divorcer.
Dans le cadre d’un divorce pour faute, l’époux infidèle peut-il prétendre à une prestation compensatoire ?
Oui !
Définition de la prestation compensatoire. La prestation compensatoire est le versement d’une somme qui a pour but de compenser le changement important du niveau de vie que peut vivre l’un des époux du fait du divorce.
Désormais, les torts du divorce sont détachés de ses conséquences. Ainsi, l’époux infidèle peut prétendre à une prestation compensatoire, quand bien même le divorce serait prononcé à ses torts exclusifs. Il faut tout de même que les conditions prévues par l’article 270 du Code civil soient réunies.
Cet article prévoit la possibilité pour le juge de refuser une prestation compensatoire si la situation le justifie. Au vu de l’esprit de la loi de 2004, mais aussi de l’évolution de la jurisprudence, l’infidélité d’un époux ne saurait le justifier. Le comportement violent d’un époux serait quant à lui de nature à le justifier.
Est-il possible d’obtenir une sanction à l’encontre du complice de l’adultère ?
Non !
Cela n’est plus possible. Avant, il était possible d’obtenir des dommages et intérêts de la part du complice de l’adultère (Grenoble, 1er juin 1870 ; Caen, 28 févr. 1908). La Cour de cassation juge désormais que la maîtresse ne peut être tenue d’indemniser l’épouse trompée (Civ. 2ème, 4 mai 2000 ; Civ. 2ème, 5 juill. 2001).
L’infidélité peut-elle être excusée ?
Oui !
Outre le pardon du conjoint qui peut intervenir, et qui fait perdre son caractère de gravité à l’infidélité, le juge peut considérer qu’un tel comportement sera excusé du fait du comportement fautif de l’autre (Civ. 2ème, 25 nov. 1999).
À titre d’exemple, le fait qu’un époux commette un adultère car l’autre refuse à toute relation sexuelle peut-être excusé par le juge.
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La preuve de l’infidélité
Quel est le principe en matière de preuve de l’infidélité dans une procédure de divorce ?
Le principe est celui de la liberté de la preuve. Cela est prévu par l’article 259 du Code civil.
Existe-t-il des modes de preuve interdits en matière de divorce pour faute ?
Oui !
L’article 259 du Code civil prévoit qu’il n’est pas possible d’entendre les descendants des époux dans le cadre de l’action en divorce. Autrement dit, les enfants et les petits-enfants des époux ne peuvent valablement produire aucune déclaration, sous quelque forme que ce soit, au cours de la procédure (Civ. 2ème, 4 janv. 1984). Le but est d’éviter que les enfants ne se retrouvent au milieu de cette séparation, à devoir prendre position pour l’un ou l’autre des parents.
Aucune distinction ne doit être faite entre les enfants communs aux deux époux et à ceux de l’un d’entre eux (Civ. 1ère, 14 févr. 2006).
À titre d’exemple, dans le cadre d’une procédure de divorce la lettre rédigée par un enfant relative à l’infidélité d’un de ses parents doit être écartée.
La preuve de l’infidélité peut-elle être rapportée en produisant les correspondances/messages du conjoint fautif ?
Oui ! Cependant, il convient d’être prudent.
En effet, si la Cour européenne des droits de l’Homme admet que l’on puisse rapporter la preuve de l’infidélité de son époux par le biais de messages échangés par SMS ou sur les réseaux sociaux, il ne faut pas que la façon dont ces messages ont été récupérés porte atteinte à la vie privée (Article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme).
Dans sa décision M. P. Contre Portugal (CourEDH, 7 sept. 2021), la Cour considère qu’il n’y a pas de violation de l’article 8 de la Convention du fait de la production par un époux, dans le cadre d’une procédure de divorce, des messages échangés par sa femme avec d’autres hommes sur des sites de rencontre.
Pour adopter une telle décision, elle affirme qu’il existe entre les conjoints une présomption d’accord quant à l’accès aux correspondances de l’autre. En l’espèce, l’épouse avait donné, à son mari, accès à sa messagerie.
Elle s’est aussi fondée sur l’intérêt probatoire des messages, afin de trouver l’équilibre entre le droit au respect de la vie privée et notamment des correspondances, et le droit à la preuve.
La CourEDH reconnait donc que l’épouse lui avait volontairement donné accès à son ordinateur, et que ces messages avaient un réel intérêt probatoire, car permettant une appréciation personnelle de la situation des époux.
Ainsi, pour que ces messages soient déclarés recevables dans le cadre d’une procédure de divorce, il faut que soient réunies deux conditions cumulatives :
- La prise de possession ne doit pas avoir été irrégulière ;
- Les documents produits ne doivent pas être soumis au secret professionnel.
La preuve de l’infidélité obtenue par violence, fraude ou manquement à un devoir de loyauté est-elle recevable ?
Non mais !
La Cour de cassation admet que le droit à la preuve ne peut justifier la production d’éléments portant atteinte à la vie privée que si l’atteinte est indispensable à l’exercice de ce droit (Civ. 1ère 25 févr. 2016). Ainsi, l’article 259-1 du Code civil prévoit que la preuve obtenue par violence ou fraude n’est pas admissible sauf en matière de violences conjugales ou de harcèlement par exemple. Mais là encore, les conseils d’un avocat spécialisé en droit de la famille sont indispensables.
C’est à celui qui avance qu’il est victime d’une intrusion de la part de son époux d’en rapporter la preuve (CA Lyon, 7 févr. 2011).
À titre d’exemple, le fait qu’un époux ait attendu que sa femme quitte le domicile conjugal pour se connecter sur son ordinateur et obtenir des preuves de son infidélité n’est pas une fraude, mais une simple indélicatesse.
Qu’est-ce que le constat d’adultère ?
Le constat d’adultère est une procédure faisant intervenir un huissier, qui va constater l’infidélité d’un époux.
Quand le constat d’adultère doit être effectué au domicile conjugal, il peut avoir lieu sans autorisation judiciaire.
A contrario, quand il doit l’être à l’extérieur du domicile conjugal, il est nécessaire d’obtenir l’accord du juge, comme par exemple au domicile de l’amant de l’épouse (Article 259-2 du Code civil).
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Le constat d’adultère existe-t-il encore ?
Oui !
Si nombreux sont ceux qui considèrent le constat d’adultère comme une pratique archaïque, elle est en réalité encore bien utilisée.
Le constat d’adultère est prévu par l’article 259-2 du Code civil. Le fait que l’adultère ne soit plus une cause automatique de divorce n’a pas d’incidence sur les modes de preuve.
La preuve de l’infidélité peut-elle être rapportée grâce au rapport d’un détective privé ?
Oui !
Il est possible de rapporter la preuve d’une infidélité par la production d’un rapport de détective privé (Civ. 1ère, 18 mai 2005). Il convient de respecter le principe de loyauté de la preuve.
La preuve de l’infidélité peut-elle être rapportée par le biais d’une preuve biologique ?
Oui !
Cela est possible. La Cour de cassation a admis qu’il était possible d’apporter la preuve de l’infidélité d’une épouse par le biais d’un rapport médical d’analyse de sang, en prouvant que les enfants n’étaient pas ceux de son époux (Civ. 1ère, 28 févr. 2006).
Comment dissimuler son infidélité ?
Pour éviter que son infidélité ne soit préjudiciable lors d’une procédure de divorce, le premier conseil est de dissimuler celle-ci.
En effet, si l’époux n’a pas de preuve de cette infidélité, il ne pourra pas, valablement, l’invoquer devant le juge aux affaires familiales.
C’est pourquoi, pour dissimuler votre infidélité, il est conseillé de ne pas :
- Écrire dans un journal intime. Privilégiez plutôt les notes du téléphone, car il est possible de les verrouiller à l’aide d’un mot de passe ;
- Prendre des photo avec l’amant ou la maîtresse. A défaut, enregistrez ces photos dans un album « photos masquées ». Ce type d’album est protégé par un mot de passe, voire la reconnaissance faciale ;
- Avoir un téléphone spécialement dédié aux amants/maîtresses. En effet, si le conjoint tombe sur ce deuxième téléphone, cela va éveiller ses soupçons : il risque de vous percer à jour et d’obtenir des preuves de votre comportement. Si vous prenez un autre téléphone, ce téléphone ne doit jamais être au domicile conjugal par exemple.
- Parler de sa double vie à des personnes susceptibles de le répéter ;
- Faire de grosses dépenses pour l’amant ou la maîtresse. Cela est très important si vous avez un compte commun, si l’autre à accès à vos comptes, ou encore si vous avez des difficultés financières. En effet, dans ce dernier cas, de telles dépenses auront pour incidence de mettre la puce à l’oreille du conjoint ;
- Donner accès à son téléphone, à son ordinateur ou à sa tablette à votre époux, partenaires ou concubin.
Il est conseillé de :
- Supprimer de manière systématique son historique, mais aussi les messages échangés avec l’amant voire avec votre conjoint. En effet, si l’amant ou la maîtresse n’est pas au courant de votre mariage, il risque de contacter votre conjoint en l’apprenant et de lui fournir toutes les preuves dont il a besoin ;
- Mettre son téléphone en mode « ne pas déranger ». Cela évitera que des notifications compromettantes apparaissent sur votre téléphone devant votre conjoint ;
- Renommer l’amant ou la maîtresse dans son téléphone.
- Payer vos dépenses en espèces.
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Comment se recontruire après une infidélité ?
Est-ce que l’infidélité est un comportement fréquent ?
Oui !
Il apparait qu’il s’agit d’un comportement relativement fréquent. En effet, d’après une étude réalisée en 2022 par Gleeden (le site de rencontre pour personnes mariées), presque un Français sur deux (42 %) a déjà été infidèle au cours de sa vie.
A qui puis-je parler de l’infidélité de mon ou ma conjoint(e) ?
L’infidélité peut être vécue, par la personne trompée, comme une terrible trahison. D’un autre point de vue, pour le fautif, il peut s’agir d’une ultime tentative pour attirer l’attention de l’autre.
Quoiqu’il en soit, en parler peut-être salvateur.
Vous pouvez vous tourner vers votre famille ou vos amis. Néanmoins, avoir le point de vue d’un professionnel, qui est un tiers impartial, peut s’avérer réellement bénéfique. Il est possible de se tourner vers un psychologue, voire un psychiatre. Si vous ne souhaitez pas consulter seul(e), il est aussi envisageable de faire une thérapie de couple.
De même, il est possible d’avoir recours à un médiateur afin de renouer le dialogue, restaurer la communication perdue. Pour en savoir plus sur la médiation, nous vous invitons à consulter cet article :
En quoi l’infidélité peut-elle être une chance ?
Demandez-vous ce qui a poussé votre conjoint à être infidèle.
Ce comportement peut en réalité être une chance pour votre relation, vous permettant ainsi de vous reconstruire suite à cette épreuve. En effet, cela peut vous ouvrir les yeux sur la réalité de votre relation :
- Vous vous aimez et voulez rester ensemble. Vous faites le choix de vous choisir à nouveau, malgré vos défauts et vos erreurs, de surmonter ensemble cette épreuve de la vie ;
- Vous vous rendez compte que vous n’êtes plus heureux, que vous méritez mieux : vous avez le déclic et enfin assez de courage pour mettre fin à cette relation.
Est-il réellement possible de pardonner l’infidélité ?
Oui !
Presque 16 % des couples ayant vécus une infidélité réussissent à rester ensemble. Néanmoins, il faut bien être conscient qu’accorder un tel pardon n’est pas possible pour tout le monde.
Vous êtes donc la seule personne à savoir si vous en êtes capable. Pour réellement pardonner, il faut accepter de reconnaître sa potentielle part de responsabilité dans la situation, et d’en discuter.
En effet, remettre cela systématiquement sur le tapis n’est pas la bonne chose à faire. Cela risque de créer un climat de tensions au sein du couple, ce qui n’est absolument pas ce dont vous avez besoin pour vous retrouver.
De même, il ne faut pas être animé par un désir de vengeance. Si vous vous rendez compte que vous n’arrivez finalement pas à pardonner, il n’y a aucune honte. Il convient cependant de le reconnaître et de mettre fin à cette relation avant de vous faire plus de mal.
Ainsi, soit vous restez avec cette personne et les choses sont claires, chacun sait précisément ce qu’il attend de l’autre et ce que l’autre attend de lui, soit vous mettez fin à la relation.
Enfin, si vous êtres la personne infidèle, que votre conjoint vous pardonne mais vous vous rendez compte que vous ne voulez pas rester dans cette relation, ne restez pas par compassion pour lui.
Comment sauver son couple après une infidélité ?
Après avoir renoué le dialogue et essayé de comprendre le point de vue de chacun sans jugement, il est très important que chacun puisse poser ses conditions.
En effet, la confiance a été rompue, et si l’un des membres du couple a eu une aventure extra-conjugale, c’est très certainement qu’il ne se retrouvait plus au sein de votre couple.
Il convient de faire le point sur ce que chacun rapproche à l’autre et souhaite voir changer au sein de la relation.
Simple infidélité ou pervers narcissique ?
Il convient de tout même de distinguer une infidélité, voire un simple adultère, du comportement d’un pervers narcissique. En effet, l’une des caractéristiques du pervers narcissique est son penchant pour le mensonge et la dissimulation. Il se peut notamment que celui-ci ait en réalité une double, voire triple vie. Dans ce cas, en plus de l’infidélité, vous vous trouvez dans une situation d’emprise.
Pour en savoir plus sur comment reconnaître et échapper à l’emprise d’un pervers narcissique, nous vous invitons à consulter l’article suivant :
Comment refaire confiance à une personne par la suite ?
Cela n’est pas facile.
Quand vous avez été trompé par la personne que vous aimiez, il faut du temps pour s’en remettre. Néanmoins, il ne faut pas se placer dans une situation de victime : essayez de tirer de cette épreuve le positif. Pour cela, il convient de vous dire que le trompeur vous a rendu service, car vous vous en êtes débarrassé et que vous connaissez désormais votre capacité à surmonter une telle trahison. On n’en sort que plus fort.
Le temps soignant les maux, et en en parlant à un professionnel si le besoin s’en fait sentir, aucun doute que vous réussirez à refaire confiance à une femme ou à un homme, et à retomber amoureux.
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Nous sommes là pour vous aider, quelle que soit votre situation (mariage, PACS ou concubinage).
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Nos articles sur le divorce & la séparation
Avocat droit de la famille homoparentale
En droit français, la famille se construit autour des principes de filiation, d’autorité parentale et de protection des intérêts de l’enfant.
L’homoparentalité définit une structure familiale dans laquelle un couple de même sexe élève un ou plusieurs enfants.
D’après l’INSEE, 133.000 couples du même sexe vivent sous le même toit en France, dont 14 % ont des enfants hébergés à leur domicile.
Les mesures provisoires au cours d’une procédure de divorce
Chaque année, ce sont plus de 57 000 divorces qui sont prononcés par des juges en France. À l’inverse du divorce par consentement mutuel déjudiciarisé, le divorce judiciaire est souvent long et peut durer plusieurs mois voire des années. Il est alors nécessaire de prévoir des mesures provisoires. Les mesures provisoires ont deux objectifs : d’une part, organiser temporairement la vie du couple durant la procédure de divorce, d’autre part, mettre l’affaire en état d’être jugée par le juge aux affaires familiales.
Le refus du droit de visite
Le droit de visite et d’hébergement est un élément crucial des relations parentales post-séparation, visant à maintenir des liens significatifs entre l’enfant et chaque parent.
Cependant, le refus de ce droit peut surgir, alimentant des tensions et des conflits entre les parents.
Cet article examine les motifs sous-jacents au refus du droit de visite et d’hébergement, qu’ils soient fondés sur des préoccupations de sécurité ou des tensions personnelles.