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Les victimes de violences conjugales pensent ne jamais pouvoir s’en sortir. Il ne faut toutefois pas se laisser abattre et connaître ses possibilités de défense.  

En droit, toutes les violences sont sanctionnées par le droit, qu’il s’agisse de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. Aujourd’hui en France, les violences exercées sur son / sa partenaire sont encore plus lourdement sanctionnées que les violences commises sur un inconnu. De ce fait, nous observons un mouvement contemporain visant à combattre de plus en plus sévèrement les violences conjugales.

Néanmoins, se défendre en justice face à un compagnon violent peut s’avérer particulièrement difficile, tant il peut être complexe de sortir de la relation et de rapporter des preuves des violences.

Cela est d’autant plus délicat en présence d’une dépendance financière et / ou d’un enfant mineur puisqu’il importe de concilier sa protection avec la nécessité d’entretenir des liens avec ses deux parents.

Pour se prémunir de cette situation, il convient de partir dès le premier signe annonciateur de danger. N’attendez pas car la prise de conscience des auteurs de violences est exceptionnelle. Quand la situation est déjà avancée, être accompagné par un avocat spécialisé en droit pénal de la famille permet de gagner du temps en justice.

En parallèle, un suivi psychologique est encouragé pour se reconstruire.

Vous êtes une femme battue ? Contactez-nous. Vous serez conseillée avec empathie, compétence et réactivité par notre cabinet.

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Qu’est-ce qu’une femme battue?

Quels sont les chiffres des violences faites aux femmes ?

Le site du gouvernement français énonce que « 82 % des morts au sein du couple sont des femmes. Parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon.

Par ailleurs, parmi les 22 femmes ayant tué leur partenaire, la moitié, soit 11 d’entre elles, avaient déjà été victimes de violences de la part de leur partenaire ».

Quelles sont les raisons qui poussent un homme à frapper sa femme ?

Évidemment rien ne justifie qu’un homme frappe sa femme.

Il est utile de rappeler que ni l’enfance, ni le tempérament, ni l’amour ne sauraient excuser des violences conjugales. Un changement de culture doit être opéré à ce sujet.

Toutefois, parmi les raisons qu’apportent les hommes quand ils doivent répondre de leurs actes, ils invoquent :

  • La provocation ;
  • L’envie de contrôle et de domination ;
  • Le manque à une substances addictives telles que l’alcool ou la nicotine.
Pourquoi la violence n’est-elle pas admise dans une relation de couple ?

La relation de couple doit permettre aux partenaires de s’épanouir, aussi bien en tant qu’individus (s’encourager mutuellement dans son travail, se soutenir dans les moments difficiles, s’apporter de l’affection par exemple), qu’en tant qu’entité (avoir des projets ensemble : habiter, financier un bien ensemble, construire une famille par exemple).

Dans cette relation, comme dans n’importe quelle relation humaine, la violence n’a pas sa place.

Le Code pénal sanctionne sévèrement les violences, et fait des violences faites à sa partenaire une circonstance aggravante. Cela signifie que la qualité de la victime – conjoint, concubin, pacsé ou ex – alourdit la peine encourue.

Il est donc plus lourdement sanctionné de frapper sa femme ou son ex-femme qu’une inconnue dans la rue.

À partir de quand s’agit-il de violences ?

Les violences conjugales impliquent une stratégie de domination, souvent masquée au départ, qui se solde par l’emprise de l’un des partenaires sur l’autre.

Amnesty International caractérise la violence par sa persistance, son impact destructeur, son effet de peur, son intention cachée de contrôle et de pouvoir sur l’autre.

Pour savoir si votre situation révèle des violences conjugales, le gouvernement a mis en place un outil d’auto-évaluation visuel avec 23 questions rapides à se poser. C’est ce que l’on appelle le violentomètre.

 

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Les violences psychologiques sont-elles aussi des violences conjugales ?

Oui !

Souvent, les victimes de violences ont normalisé des comportements insultants. Or, dire à une femme, ou n’importe quelle personne, « t’es folle », « t’es malade », « espèce de dingue », « t’es qu’une pute », « salope », c’est insultant. C’est une violence. Si cela vous arrive, enregistrez à l’aide d’un dispositif audio ou vidéo. Et ensuite, rendez-vous au commissariat de police le plus proche de chez vous. Montrez-leur les preuves, déposez plainte et prenez un avocat pour vous défendre lors de l’audience correctionnelle.

Les violences verbales (insultes, menaces, intimidation, etc.) et plus largement les violences psychologiques (rabaissement, moqueries, manipulation, contrôle, etc.) sont des violences conjugales.

Généralement, les violences psychologiques précèdent les violences physiques.

Il ne faut pas attendre de recevoir une gifle pour partir car la première violence psychologique est déjà annonciatrice du danger et tout aussi grave qu’une violence physique.

Pourquoi les femmes victimes de violences conjugales ne quittent-elles pas leur partenaire ?

Quitter une relation dans laquelle il y a des violences peut être très difficile et comporter de nombreux enjeux qui compliquent la prise la décision.

La victime peut redouter de subir des répercussions si elle tente de s’enfuir. Sans cesse menacée par son compagnon, elle craint qu’il mette à exécution ses dires.

Le plus souvent, dans une relation toxique, la victime est isolée de sa famille et de ses amies. Par conséquent, le risque en quittant son partenaire est de retrouver seule, sans personne vers qui se retourner pour trouver de l’aide.

Souvent, la femme battue est en dépendance financière vis-à-vis de son compagnon. Elle risque trouver sans ressources si elle part, notamment. Sans revenus et sans nulle part où loger, la femme victime de violence conjugale préfère rester dans le domicile familial.

Toutes ses problématiques sont évidemment aggravées lorsqu’il y a des enfants en jeu. La mère, portée par son instinct de survie, mais aussi paralysée par la peur et l’inconnu, peut choisir de rester et de ne rien faire plutôt que de mettre en danger ses enfants.

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Comment aider une femme battue?

Peut-on aider une femme battue ?

Si auparavant battre sa femme était un acte ordinaire pour le bon père de famille, aujourd’hui et depuis le début du XXIème siècle, les violences conjugales ne sont plus tolérées.

Les pouvoirs publics prennent de plus en plus en considération les violences conjugales et s’engagent à lutter contre celles-ci.

Des outils sont mis en place pour prévenir et combattre les violences faites aux femmes, mais aussi pour les combattre.

Quels sont les numéros d’aides aux victimes de violences conjugales ?

Il existe des numéros d’urgence gratuits et pouvant être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, bloqué avec ou sans crédit :

  • Le 17 pour la police et la gendarmerie ;
  • Le 114 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques ;
  • Le 112 pour les services d’urgence européen ;
  • Le 15 pour les urgences médicales (SAMU) ; le 18 pour les pompiers.

Il existe également des numéros d’écoute, d’information et d’orientation :

  • Le 3918 pour le service de Violences Femmes Info qui propose une écoute nationale destinée aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés.

Ce numéro, anonyme et gratuit, est joignable depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM. Il permet d’assurer une écoute et une information. En fonction de la situation, un accompagnement peut être proposé.

Existent-ils des aides en ligne pour les femmes battues ?

Oui !

Ils existent des plateformes en ligne pour les femmes battues.

Ces plateformes offrent la possibilité d’échanger gratuitement et anonymement avec des policiers ou des gendarmes formés aux violences sexistes et sexuelles.

En fonction de la situation, ils peuvent déclencher des interventions. Pour un signalement de victimes de violence conjugale, sexuelle ou sexiste, suivre sur ce lien : https://www.service-public.fr/cmi

Les femmes battues peuvent-elles bénéficier d’aides financières ?

Oui !

Le site du service public indique que vous pouvez faire une demande d’aide d’urgence en ligne ou sur place à la Caf ou à Caisse de la Mutualité sociale agricole.

En fonction des ressources de la victime, et à conditions de remplir certains critères, l’aide d’urgence accorde un soutien financier non remboursable ou un prêt sans intérêt remboursable.

Un hébergement d’urgence pour les victimes de violences conjugales est-il envisageable ?

Oui !

Si vous devez quitter le domicile conjugal en raison des violences que vous subissez, vous pouvez solliciter un logement d’urgence et temporaire, le temps de vous organiser pour vous reloger.

L’association « Riposte » explique que l’hébergement d’urgence permet à la personne victime de violences intrafamiliale de « bénéficier d’un temps de pause » dans sa vie, dans un environnement sécurisant et aidant. Cet hébergement répond aux besoins primaires : se nourrir, se laver, dormir.

Aussi, ce lieu permet de se faire accompagner par un psychologue, et un assistant social peut vous aider à initier un parcours vers l’autonomie sociale et l’inversion professionnel. Aussi, vous pouvez y engager un dépôt de plainte.

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Comment déposer plainte pour violences conjugales ?

Vous pouvez déposer plainte sur place ou par courrier.

Sur place, rendez-vous en gendarmerie ou au commissariat de votre choix. Apportez des justificatifs : certificat médical, capture d’écran, photos, enregistrements, témoignages, mails. À la suite de votre rendez-vous, conservez le récépissé du dépôt de plainte, et le procès-verbal de la plainte (qui constituent vos déclarations lors de l’entretien avec le gendarme ou le policier).

En ligne, il est possible aussi de déposer une pré plainte. Vous pouvez également vous adresser au procureur de la République du tribunal judiciaire du lieu des faits ou du domicile de l’auteur des faits.

Dans votre courrier, décrivez les faits suivants un modèle disponible sur Service-Public.fr, et joignez-y des justificatifs comme un certificat médical, des captures d’écrans ou des photos. Soyez le plus factuel possible et concentrez-vous sur la matérialité des infractions et sur la description du préjudice subi.

Pour tout dépôt de plainte, nous vous conseillons d’être accompagné par un avocat. Cela vous permettra d’évaluer vos chances de succès et d’éviter, le cas échéant, un dépôt de plainte voué à l’échec.

Comment la justice peut-elle aider les femmes battues ?

Après avoir porté plainte pour violences conjugales, l’auteur des faits peut être placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention.

Le contrôle judiciaire est une mesure permettant à la justice de surveiller une personne qui est suspectée d’avoir commis une infraction, pendant l’enquête.

Le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention peuvent imposer au partenaire violent un certain nombre d’obligations et de restrictions, en particulier :

  • L’obligation de quitter le domicile familial
  • L’interdiction d’entrer en contact avec vous ou vos enfants.
  • L’interdiction de porter une arme
  • L’interdiction de se rendre au domicile de la victime, ou à l’école des enfants.

En présence d’enfants, le juge peut tout de même choisir de maintenir le droit de visite du partenaire et prévoir que la remise des enfants ait lieu dans un espace neutre médiatisé, et/ou en présence d’un tiers de confiance.

Si aucune plainte n’a été déposée mais que vous vous sentez menacée par votre compagnon, vous pouvez demander au juge aux affaires familiales de prendre une ordonnance de protection ou de mettre en place un bracelet anti-rapprochement.

Si la menace est très importante, le juge aux affaires familiales ou le procureur de la République peuvent décider de vous équiper d’un téléphone grand danger.

Qu’est-ce que l’ordonnance de protection ?

L’ordonnance de protection est une décision du juge aux affaires familiales interdisant au partenaire violent de vous contacter ou de s’approcher de vous, de votre domicile, de votre lieu de travail par exemple.

L’ordonnance de protection peut être délivrée en urgence, même si vous n’avez pas déposé plainte.

Elle peut être introduite par requête auprès du juge aux affaires familiales de votre lieu de domicile.

Un modèle de la requête au juge aux affaires familiales afin d’obtenir une ordonnance de protection est disponible via ce lien : https://www.formulaires.service-public.fr/gf/cerfa_15458.do   

Vous pouvez attacher à votre requête toutes les preuves des violences subies : comme des certificats médicaux, photos de blessures, témoignages, etc.

Saisi de cette demande, le juge aux affaires familiales va fixer la date de l’audience. Sa décision sera rendue 6 jours après la fixation de cette date.

Si le juge a rendu une décision favorable, votre partenaire sera dans l’obligation de respecter les interdictions contenues dans l’ordonnance de protection.

La durée de la décision est de 6 mois renouvelable.

Pour en savoir plus sur l’ordonnance de protection, nous vous conseillons de lire cet article.

Que se passe-t-il si mon partenaire ne respecte pas l’ordonnance de protection ?

En cas de violation de l’ordonnance de protection, vous devez en informer la police qui préviendra le procureur de la République.

Votre partenaire risque une peine de 2 ans d’emprisonnement et une amende de 15 000 € (article 227-4-2 Code pénal).

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La défense pénale des femmes battues

Qui juge les violences conjugales ?

Deux Tribunaux sont principalement compétents en matière de violences conjugales.

  • Le Tribunal correctionnel, encore appelé le juge pénal. Le Tribunal correctionnel décidera si l’infraction subie par la femme battue est ou non matérialisée. En tant que femme battue, votre avocat déposera une constitution de partie civile. Cela signifie que vous souhaitez être reconnue dans votre statut de victime et obtenir réparation.
  • Le juge aux affaires familiales est un tribunal civil. Il peut rendre une ordonnance de protection (depuis 2010). Il s’occupe de toutes les affaires familiales et matrimoniales, notamment celles relatives au mariage, au divorce et à la liquidation du régime matrimonial, aux couples non mariés et aux questions relatives à l’autorité parentale. Lorsqu’une femme est victime de violences conjugales, le tribunal intègre notamment cet élément pour décider de la résidence des enfants, du droit de visite et d’hébergement du père, de la qualification du divorce.
Quelle est la peine pour avoir battu sa femme ?

La loi détermine la sanction des violences conjugales en fonction de la gravité des coups portées à la femme battue.

  • Si la victime a subi des violences légères ou simples, le Code pénal prévoit à l’article 222-9 une peine maximale de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende ;
  • Si les violences sont graves ou habituelles, c’est-à-dire ayant entraîné une infirmité ou une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours, l’article 222-11 du Code pénal énonce une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende;
  • Pour des violences entraînant des conséquences graves, le Code pénal en son article 222-7 indique que la peine est de 10 ans de réclusion et 150 000 euros d’amende;
  • Selon les articles à 221-5 du Code pénal, l’auteur de violences ayant entrainé la mort d’un conjoint encourt une peine maximale de 15 ans de réclusion criminelle à la réclusion à perpétuité en fonction des circonstances ;

Ces peines peuvent être adaptées en fonction des circonstances spécifiques et de facteurs aggravants.

En outre, le système judiciaire peut également imposer des mesures complémentaires telles que des interdictions de contact, des travaux d’intérêt général, d’obligations de soins, d’interdiction d’exercer certaines professions…

Comment se déroule un procès pénal pour violences conjugales ?

Généralement, un procès pour violences conjugales se déroule de cette façon :

1 – Le signalement : le processus débute souvent par le signalement des violences à la police. La victime peut déposer une plainte, et la police peut mener une enquête préliminaire ou une enquête de flagrance. Lors de cette enquête, il peut y avoir des auditions, des confrontations, des perquisitions, des saisies…

2 – L’ordonnance de protection provisoire : si la situation est jugée urgente, la victime peut demander une ordonnance de protection provisoire auprès d’un tribunal, visant à assurer la sécurité immédiate en éloignant l’auteur présumé.

3 – L’enquête : la police peut enquêter sur les allégations, collecter des preuves, et interroger les parties impliquées, ainsi que d’autres témoins potentiels. A la fin de cette enquête, les autorités de police peuvent remettre en main propre une convocation à l’auteur des violences, ou lui envoyer une convocation devant le tribunal correctionnel à une date et un horaire déterminé.

4 – La mise en examen : en cas de crime, et même parfois de délit ou de contravention, le juge d’instruction est saisi. Si les preuves recueillies sont jugées suffisantes, l’auteur présumé peut-être mis en examen par le juge d’instruction. Cela signifie que malgré la présomption d’innocence, l’individu est formellement accusé d’avoir commis un crime ou un délit.

5 – La comparution devant le tribunal correctionnel ou la cour d’assises : le processus judiciaire commence par une comparution devant le tribunal, au cours de laquelle l’auteur présumé est informé des charges qui pèsent contre lui. Il peut plaider coupable ou non coupable, ou demander le renvoi à une audience ultérieure.

6 – L’audience préliminaire ou procès : selon la juridiction, il peut y avoir une audience préliminaire pour examiner les éléments de preuve, ou le procès peut commencer directement. Les témoins, y compris la victime, peuvent être appelés à témoigner.

7 – La délibéré : si le procès est conduit devant un jury, celui-ci se retire pour délibérer sur le verdict. Dans le cas d’un procès devant un juge seul, le juge rend le verdict.

8 – Le verdict et sentence : le verdict peut être « coupable » ou « non coupable ». Si l’auteur est reconnu coupable, une sentence est prononcée, qui peut inclure des peines telles que la prison, des travaux d’intérêt général, des amendes, ou des ordonnances de protection plus permanentes.

8 – Le suivi post-condamnation : après la condamnation, il peut y avoir un suivi, y compris des ordonnances de probation et des programmes de réadaptation pour l’auteur présumé.

Les victimes de violence conjugale sont souvent accompagnées par des avocats spécialisés en matière de violences conjugales. Il leur est conseillé d’être suivi psychologiquement tout au long du processus judiciaire.

Comment prouver un harcèlement moral psychologique dans un couple ?

Prouver le harcèlement moral psychologique dans un couple peut être un défi, car il repose souvent sur des éléments subjectifs et des comportements subtils. Cependant, voici quelques conseils qui peuvent être utiles dans ce contexte :

  • Gardez une trace écrite des comportements abusifs. Cela peut inclure des messages, des emails, des lettres, des notes, ou des captures d’écran de conversations en ligne qui démontrent le harcèlement.
  • Les témoignages de personnes qui ont été témoins du harcèlement peuvent être utiles. Cela peut inclure des amis, des membres de la famille ou des collègues qui ont observé le comportement abusif.
  • Tenez un journal de bord décrivant les incidents de harcèlement. Incluez la date, l’heure, les détails spécifiques et l’impact émotionnel sur vous. Un journal de bord peut renforcer votre crédibilité en fournissant une chronologie des événements.
  • Recherchez des preuves matérielles telles que des objets endommagés, des enregistrements audio, ou des photographies qui peuvent étayer vos allégations de harcèlement.

 Obtenez des attestations écrites de professionnels, tels que des thérapeutes, psychologues, ou travailleurs sociaux, qui peuvent confirmer les impacts psychologiques du harcèlement sur votre bien-être.

  • Si vous avez subi des dommages physiques ou mentaux, demandez des certificats médicaux ou psychologiques pour étayer vos allégations.
  • Si possible, essayez d’obtenir des aveux ou des reconnaissances de l’auteur du harcèlement. Cela peut être sous forme de messages écrits, d’enregistrements, ou même d’admissions verbales.

Si la situation le justifie, demandez des ordres de protection qui peuvent imposer des restrictions légales à l’auteur du harcèlement.

Consultez un avocat spécialisé en droit de la famille pour obtenir des conseils sur la manière de recueillir des preuves et de construire un dossier solide.

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Les enfants des femmes battues

Un conjoint violent est-il forcément un mauvais père ?

La question de savoir si un conjoint violent est nécessairement un mauvais père est complexe et dépend de divers facteurs. Il n’existe pas de définition d’un mauvais père.

La volonté du parent violent de reconnaître et de remédier à ses comportements, la mise en place de mesures de protection appropriées, et l’évolution de ses actions au fil du temps sont des éléments essentiels dans l’évaluation de sa capacité à être un bon père.

Toutefois, la doctrine se met d’accord pour dire que l’enfant exposé aux violences conjugales se trouve, lui aussi, en danger (Cario, L’enfant exposé aux violences conjugales, Vers un statut spécifique ? L’Harmattan, 2012, p. 11 s) et qu’il revient, de facto, de l’éloigner du parent violent.  

L’enfant peut-il être écouté lors d’un procès ?

Oui et non !

En matière pénale, l’enfant exposé aux violences conjugales devient témoin.

En matière civile, l’enfant a la qualité de descendant, ce qui constitue une incapacité spéciale à témoigner (article 205 du Code de procédure civile et 259 du Code civil).

Néanmoins, le juge aux affaires familiales ne peut refuser à l’enfant mineur, qui le souhaite et qui est capable de discernement, d’être auditionné (article 388-1 Code civil, Convention internationale des droits de l’enfant, article 12).

À l’occasion de l’audition de l’enfant mineur, celui-ci peut révéler une réelle situation de danger, et préciser son souhait de résider avec tel ou tel parent. En théorie, le juge aux affaires familiales qui auditionne l’enfant veille à ce que ce dernier ne soit pas manipulé ou instrumentalisé par l’un de ses parents. En pratique toutefois, il est fréquent que le Tribunal passe totalement à côté de la manipulation d’un enfant, en particulier en présence d’un parent pervers narcissique.

Pour en savoir plus sur les pervers narcissiques, nous vous invitons à lire cet article.

Un père violent peut-il perdre la garde de ses enfants ?

Oui et non !

Il existe un principe en droit de la famille selon lequel « pour un parent et son enfant, être ensemble représente un élément fondamental de la vie familiale » (CEDH, 11 déc. 2012, Ball c/ Andorre).

En présence de violences conjugales, l’idée centrale du juge aux affaires familiales est de préserver l’intérêt supérieur de l’enfant par la recherche du bon équilibre.

Cet équilibre consiste à la fois en la protection de l’enfant et le droit de vivre avec ses deux parents.

Dans un cas, comme dans l’autre, le tribunal  peut :

  • Soit considérer que les violences exercées contre le conjoint sont indépendantes de l’attitude du parent à l’égard de son enfant ;
  • Soit, au contraire, compte tenu de la gravité des faits de violences conjugales, reconnaître que le droit à avoir ses deux parents n’est pas positif pour l’enfant.

Si le juge fait le choix de la deuxième option, le droit du parent sur son enfant sera limité.  Il pourra notamment être amené à prononcer des visites en lieu médiatisé ou en présence de tiers de confiance.

Un père violent peut-il perdre l’autorité parentale sur ses enfants ?

Oui !

En fonction de la gravité des faits, le parent violent peut perdre l’autorité parentale sur ses enfants.

Ce principe de limitation des droits du parent violent sur l’enfant est consacré à l’article 373-2-1 du Code civil selon lequel « Lorsque l’intérêt de l’enfant le commande, le juge peut confier l’exercice de l’autorité parentale à l’un des deux parents ».

En revanche, le juge aux affaires familiales doit s’assurer que le retrait total ou partiel de l’autorité parentale est strictement nécessaire au regard, à la fois, de la gravité des faits imputés mais aussi au regard de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Un parent violent peut-il exercer un droit de visite et d’hébergement à l’égard de son enfant mineur ?

Oui !

Le parent violent qui s’est vu retirer totalement ou partiellement l’autorité parentale sur son enfant mineur peut tout de même exercer un droit de visite et d’hébergement.

Les juges aux affaires familiales considèrent que le lien que le parent partage avec son enfant doit être maintenu et cela par l’exercice d’un droit de visite et d’hébergement.

Parfois, quand il existe des inquiétudes quant à la sécurité physique et morale de l’enfant, les rencontres sont organisées dans un espace dédié, en présence d’un tiers de confiance ou d’un spécialiste.

En revanche, l’exercice du droit de visite et d’hébergement peut être refusé au parent en présence d’un motif grave (article 373-2-1, al. 2 du Code civil).

Parmi les motifs graves, il y a la consommation de drogues, les violences exercées directement envers l’enfant, le désintérêt du parent.

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La prestation compensatoire est une somme d’argent payée par un époux, à l’autre époux, après le prononcé d’un divorce.

La prestation compensatoire a été instaurée afin de compenser les inégalités financières pouvant exister entre les ex-époux.

Elle prend le relai du paiement d’un devoir de secours, ordonné par le tribunal (juge aux affaires familiales) dans le cadre des mesures provisoires (ordonnance du mesures provisoires).

L’idée est de permettre l’époux qui se retrouverait en difficulté financière du fait du divorce de maintenir un niveau de vie équivalent à celui qu’il avait lorsque les époux étaient mariés, et ainsi permettre un passage moins brutal vers la vie post-divorce.

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